La noisette de terre portant le nom de Conopode dénudé ou de Conopodium majus en latin est une petite plante qui possède un bulbe comestible. On la retrouve surtout en Bretagne, en Auvergne et dans le Sud de la France (Var et Corse), car ce tubercule sauvage mesurant entre 1 et 2 centimètres de diamètre se niche dans les zones boisées et humides.
Sa culture est rare mais fascinante pour les amateurs de botanique qui veillent à ce que les conditions soient optimales pour déguster le précieux légume. Pourquoi est-il si prisé ? Quelles sont ses caractéristiques ? Réponses.
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Pourquoi ce petit légume est-il si prisé ?
Les zones qui abritent la noisette de terre sont très confidentielles puisque sous sa longue tige verte, la plante offre des rendements incertains et faibles. En effet, malgré son amplitude d’environ 55 centimètres de haut, la noisette de terre parfois surnommée châtaigne de terre n’a que son petit bulbe de comestible. Parfois, le tubercule est si microscopique qu’il ne vaut même pas la peine d’être ramassé.
Pourtant, les connaisseurs le courtisent en raison de ses grands bienfaits médicinaux et nutritifs qui en font un légume vivement recommandé en phytothérapie, notamment pour lutter contre les troubles digestifs et les aigreurs d’estomac.
Les plus grands amateurs de son goût de noix et de sa culture parviennent à domestiquer le tubercule sauvage en le cultivant dans leur propre potager pour profiter pleinement de ses vertus et de sa saveur si proche de la fameuse noisette produite par le Corylus avellana, arbuste noisetier.
Comment se cultive la noisette de terre ?
À l’état sauvage, le Conopode dénudé pousse uniquement dans les endroits humifères entre ombre et soleil. Le plus important c’est qu’il fasse frais et que le sol soit légèrement acide et suffisamment léger comme une terre de bruyère mélangée à une terre franche et parfaitement arrosée par exemple. D’ailleurs, il faut bien faire la différence entre terre de bruyère et terreau si vous souhaitez vous lancer dans la culture de ce légume fragile.
En reproduisant ces conditions de culture, les jardiniers parviennent à récolter de délicieux tubercules. Il s’agit de préparer des boutures récupérées en lisières de forêts ou dans les sous bois et d’en faire des semis d’une année sur l’autre. Par la suite, il faut planter les jeunes pousses au Printemps pour espérer trouver le précieux bulbe au début de l’Automne (entre le mois d’Octobre et de Novembre). Tout au long de son développement, la noisette de terre réclame un arrosage constant pour maintenir son substrat humide favorisant sa pleine croissance.
Où trouve-t-on cette espèce vivace ?
En plus d’être un légume rare et difficile à détecter pour les néophytes, la plante est une espèce endémique du Vieux-Continent. Il est possible de la croiser du Nord de l’Europe et jusqu’en Afrique du Nord, mais il faut impérativement que les lieux de floraison ou de culture soient humides, peu exposés et dans un climat tempéré. L’hiver la plante peut résister jusqu’à -12° degrés Celsius ce qui explique cette amplitude géographique.
Les clairières, les lisières de chemin, les sous-bois et les bordures de forêts font partie de ces lieux favoris pour croître annuellement en développant des bulbes incroyablement savoureux.
En France, la noisette de terre se plaît particulièrement en Bretagne et en Vendée où les conditions météorologiques sont idéales pour la voir apparaître sur les surfaces les plus verdoyantes et arrosées. Les vallées d’Auvergne et les zones les plus humides du Var font également partie des sols les plus enclins à voir le superbe tubercule se nicher. Par ailleurs, les plateaux faibles en altitude en Corse parviennent également à entretenir la présence de ce légume vivace au fil des années.
Quelles sont les spécificités du bulbe du Conopode dénudé ?
La noisette de terre se dévoile au bout de longues tiges hautes de 50 à 60 centimètres disposant de feuilles fines et ajourées portant des fleurs ombellifères en période de floraison. Elle est à ne pas confondre avec la carotte sauvage et la cigüe dont les ornements sont similaires puisqu’ils font tous partie de la famille des Apiaceae. Conopodium majus n’a pas de parfum contrairement à ses cousines qui sont très odorantes lorsqu’on froisse leurs feuilles. Mais en cas de doute, il est préférable de s’abstenir ou de se tourner vers un expert en botanique car la cigüe est connue pour sa toxicité.
Sa récolte est également une étape délicate car la plante est particulièrement fragile. La tige a tendance à se casser laissant le bulbe sous terre. L’usage d’une bêche est alors indispensable mais la profondeur et la petite taille du légume vivace s’avèrent délicat à repérer.
Le tubercule présente une chair blanche une fois épluché et peut se consommer cru comme cuit à la vapeur. Il dévoile ses meilleurs arômes de noisette lorsqu’il est poêlé comme des petites pommes de terre grenailles et doit se manger rapidement après ramassage car sa conservation est de courte durée.
Quelles sont les vertus médicinales de la noisette de terre ?
Depuis sa découverte à l’âge de Bronze, le Conopode dénudé a pris des termes différents (conopode majeur, grand conopode, gernotte, abernote, noix de terre, châtaigne de terre…) mais a toujours été exploité pour ses bienfaits alimentaires, dont notamment :
Riche en fibres alimentaires
En raison de sa teneur importante en fibres végétales, la noisette de terre est capable d’apaiser les troubles digestifs mais aussi de servir de laxatif naturel léger pour libérer les intestins de résidus stagnants. Consommé tel quel, le bulbe de la plante permet d’atténuer les aigreurs d’estomacs, de relaxer le tube digestif et d’agir comme anti-inflammatoire.
Pouvoir antioxydant
La noix de terre est une excellente source de vitamine E, elle-même antioxydant majeur pour aider notre organisme à lutter contre le vieillissement prématuré de nos cellules. En conséquence, manger régulièrement ce légume rare réduit les dommages causés par les radicaux libres dans le corps.
Favorise la santé cardiovasculaire
Par le fait qu’elle contient de l’escine qui réduit l’activité des enzymes et des flavonoïdes qui possèdes des vertus anti-inflammatoire, la noisette de terre apporte un véritable atout aux afflux sanguins. Elle empêche la formation de varicosités et redensifie le travail des parois sanguines.
Excellente source d’acides gras mono-insaturés
À l’instar du fruit à coque (noisette), Conopodium majus possède une excellente teneur en acides gras mono-insaturés ce qui permet de diminuer le présence de cholestérol total et de cholestérol-LDL (« mauvais » cholestérol) dans notre organisme.