JulieLa terre de bruyère peut être définie comme étant un sol peu actif, acide, léger et faiblement minéralisé. À l’état naturel, on retrouve ce substrat en lisière de forêts et dans les sous-bois exposés au climat marin iodé mais qui conserve une certaine fraîcheur en été. Ce sol se forme généralement dans les lieux mi-ombragés, ce qui le protège du soleil brûlant et des vents violents.
Si vous envisagez de transformer ou de planter des espèces végétales dans une terre de bruyère, voici tout ce qu’il faut savoir sur ce sol pas comme les autres :
Sommaire
Caractéristiques de la terre de bruyère
- Forte acidité (pH < 5)
- Faible abondance de nitrates
- Absence de phosphore (déterminant principal de l’oligotrophie de la terre de bruyère)
- Contient beaucoup de sable
- Présence potentielle d’éléments toxiques comme l’aluminium libre.
La terre de bruyère est un sol particulier formé par une accumulation d’humus, de silice, de carbonate de chaux et de végétaux en décomposition qui lui permet de construire un substrat interne de matière organique peu active. Sa spécificité est de s’enrichir de la décomposition de végétaux pour créer un sous-sol siliceux oligotrophe, c’est-à-dire rocheux et peu nourri. De ce fait, il faut bien faire la différence entre terreau et terre de bruyère car cette dernière n’est pas universelle.
Elle peut recevoir des espèces végétales et potagères uniquement adaptées à son pH acide situé entre 4 et 5 et son équilibre intrinsèque. C’est par cette définition que ce substrat tire son nom de la « lande à bruyère » qui sont des plates-bandes pourvues de bruyères, d’ajoncs épineux, de genêts et de genévriers qui s’épanouissent dans des fourrés bas et granitiques.
À quelles espèces convient ce substrat ?
La terre de bruyère doit être utilisée uniquement pour des plantes acidiphiles et toujours en proposant un mélange avec de la terre franche (entre 10 et 20%). En effet, seules les plantes en capacité de tolérer des contraintes aussi sèchent peuvent s’y développer. Du compost peut être éventuellement ajouté pour enrichir le sol et permettre aux racines de certains végétaux appréciant ces sols de faire le plein de nutriments et de minéraux essentiels pour une croissance constante.
Les plantes acidiphiles sont les suivantes :
- Ajonc
- Arbousier
- Azalée
- Bruyère
- Canneberge
- Camélia
- Cèdre rouge
- Érable
- Fougère
- Genêt
- Genévrier
- Hortensia
- Magnolia
- Myrtille
- Prêle
- Rhododendron
Elles acceptent les contraintes de ce substrat car elles peuvent aller jusqu’à amplifier le processus de constitution du sol en produisant elles-même un humus brut très acide et une litière sous-sol.
D’autres végétaux peuvent apprécier la présence de terre de bruyère dans leur substrat à condition que le sol soit plus neutre et que le pH acidifiant soit allégé par l’ajout d’une terre calcaire, de compost, de poudre de sang et d’un paillage épais au Printemps pour les protéger de l’assèchement du soleil. Les plantes aimant les sols assez acides sont par exemple :
- Astilbes
- Anémones du Japon
- Aubépine
- Aulne noir
- Bouleau
- Châtaignier
- Cornus
- Digitale
- Épicéa
- Épimédiums
- Gui
- Hêtre
- Houx
- Hostas
- If
- Luzules
- Meconopsis
- Noisetier
- Orme
- Tulipier de Virginie
Vous pourrez également planter des fruits et des légumes comme :
- Artichaut
- Cardon
- Citronnier
- Chou
- Fraisier
- Mûrier
- Myrtillier
- Lupin
- Noisette de terre
- Pissenlit
- Pomme de terre
Comment faire une terre de bruyère ?
Faire sa terre de bruyère est un processus relativement long si on le laisse se réaliser naturellement mais son apport au pied des plantes et petits arbustes aimants les sols acides permet de renouveler partiellement la matière et de les conforter dans leur cycle de croissance.
Pour accélérer l’élaboration d’un substrat propice aux plantes acidophiles, il est possible de mélanger une grande quantité de broyat de branches et d’écorces en phase de décomposition avec du terreau à feuille, puis 20 à 30% de sable complété par quelques pelles de compost. La présence de marc de café est un plus si votre terre de bruyère est trop diluée car sa capacité acidifiante dynamise parfaitement la pousse des feuilles en rendant leurs fragments plus verts.
Comme la terre de bruyère n’est pas du tout calcaire, il est possible de l’enrichir en chlorose en ajoutant de la cendre au pied des plantations une fois qu’elles sont bouturées et de terminer leur environnement avec l’ajout d’aiguilles de pin qui vont contribuer à maintenir le sol sec et légèrement acide pour satisfaire le besoin de ces plantes peu exigeantes.
